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TEMOIGNAGE DE CLAIRE

Étudiante en 1ère année à l'ESAD

BILAN DE L’ANNEE SUR NOTRE TRAVAIL RESPIRATOIRE

 

" Concernant la gymnastique respiratoire, elle m'a mis face à mes plus grands chantiers qui sont la rigueur, l'exigence de soi, le dépassement de soi. Physiquement, ça m'a mis face à mes démobilisations, mes lacunes musculaires. Je fais du théâtre de manière intensive depuis 10 ans, et pourtant à aucun moment de mon parcours n'ai-je reçu un enseignement aussi précis sur le corps et la technique de respiration à mettre en lien direct avec le jeu; j'ai donc trouvé des subterfuges pour palier à ce manque, qui arrivent à leurs limites quand il s'agit d'interprétation nuancée, profonde, vivante. Or, c'est exactement ce que je vise, ce que j'aime au théâtre, un jeu qui paraît simple, organique, détendu.

Comme je n'avais pas les clés techniques, je travaille depuis plusieurs années à me détendre ce qui a entraîné une démobilisation, que je suis heureuse de découvrir aujourd'hui. Pendant les séances de gymnastique respiratoire, je vois une nette différence avec le début de l'année, où je ne faisais pas tout par "peur de ne pas y arriver", aujourd'hui je fais plusieurs équilibres, je tiens les battements, je pense que je peux le faire, plutôt que pas.

Car, en réalité, c'est pour moi que je fais ce travail, donc si je ne me pousse pas, personne ne le fera, si je pense que je ne mérite pas de progresser, je ne le ferai pas et c'est à moi de mettre la barre plus haut que ce que je ne faisais avant.

 

Dans la vie, cette pratique m'apporte donc une envie d'être plus exigeante avec moi-même, dans le bon sens du terme, afin de me dépasser. Je fais beaucoup plus de marche à pied, du vélo, je me suis constituée un petit training quotidien incluant de la respiration, je me sens plus "courageuse", plus forte physiquement. Au travail (je suis ouvreuse), je m'essouffle moins, j'ai découvert une autorité que je n'avais pas, avec les spectateurs les plus turbulents, j'alterne des petits moments de courses pour remonter l'allée centrale et une prise en charge de spectateur et j'utilise la course associée à ma respiration pour bien placer ma voix, dans les graves, et projetée.

J'ai vécu une épreuve difficile il y a 4 mois et j'ai senti que j'étais finalement plus forte que ce que je n'imaginais, et j'ai envie de continuer dans cette voie. Je crois que c'est très important que je gagne cette rigueur aujourd'hui, je le sens. Ca commence très concrètement dans les cours de gymnastique respiratoire, puis ça se décline à tout le reste dans la vie.

 

Dans le travail de l’interprétation, ça me donne moins un sens de "au hasard", ça rend responsable de ce qu'on produit et c'est agréable. Cependant, au stade où j'en suis, je sens que c'est une matière très fine, que je trouve et perds, j'ai du mal à fixer les choses. On me trouve parfois déconcentrée, pas assez consciencieuse, alors qu'à l'intérieur j'ai l'impression de faire mon maximum. Mais, quand je vais chercher vraiment au fond de moi, je sens la différence. Ca peut s'apparenter à une sorte de paresse inconsciente. Néanmoins, je suis contente car je sens la mise en pratique de la gymnastique respiratoire dans mon travail et ça m'aide.

 

L'année prochaine, j'aimerais faire davantage de travail de phonation car je sens que c'est plus difficile pour moi de sortir une belle voix claire et forte. Parfois, elle sort quand je suis bien mobilisée, mais comme je le disais plus haut, je n'arrive pas totalement à contrôler cet endroit de mobilisation en jeu. J'aimerais bien qu'on refasse du travail de texte, pour mettre en lien direct la gymnastique respiratoire et le texte.

 

Merci pour cette année, et vivement les prochaines !

Claire